La Tunisie est peut-être le seul pays à bénéficier jusqu’ici du printemps arabe. Le gouvernement autocratique du président Zine El Abidine Ben Ali a été retiré, des islamistes modérés ont été introduits dans le système politique et des élections démocratiques ont eu lieu à la fin de 2014.

Les avantages économiques doivent encore se concrétiser, mais le gouvernement espère que sa stratégie Tunisia 2020 stimulera la croissance et fera en sorte que les avantages économiques de la révolution commencent à apparaître. Dans le cadre de Tunisia 2020, le gouvernement espère attirer 60 milliards de dollars d’investissements supplémentaires sur la période 2016-2020, ce qui sera divisé en 60:40 par les secteurs privé et public.

Tunis espère que les niveaux de croissance et d’imposition plus élevés lui permettront de couvrir sa part de cet investissement. Tunis vise à promouvoir le développement humain, les énergies renouvelables et à établir des liens avec un plus large éventail de partenaires commerciaux afin de réduire sa dépendance vis-à-vis du tourisme et la fabrication à faible coût en diversifiant l’économie.

Le pays a précédemment basé sa stratégie économique pour attirer les investissements des fabricants souhaitant cibler l’Union européenne. En conséquence, il a rivalisé avec de nombreux pays d’Europe de l’Est pour l’investissement, mais la plupart de ces pays sont maintenant membres de l’UE et mieux placés que leurs concurrents nord-africains.

Il s’est également appuyé sur le secteur du tourisme pour générer un emploi. Cependant, la contribution du tourisme au PIB est tombée de 7% en 2010 à 3,5% prévu en 2016. Cela s’explique en partie par les perceptions du public qui, à son tour, ont été largement attribuables au décès de plus de 70 personnes dans quatre attentats terroristes majeurs en 2015 et 2016.

La croissance économique a été en moyenne de 1,5% par an depuis la révolution en raison de l’incertitude, la faiblesse économique de l’UE, la baisse du nombre de visiteurs et du manque d’emploi des Tunisiens dans la Libye voisine.

Probablement la plus grande étape de la nouvelle stratégie économique à ce jour a été la conférence Tunisia 2020, qui a eu lieu fin novembre et qui a attiré plus de 8,2 milliards de dollars de financement et 6,5 milliards de dollars d’investissements convenus. Le premier comprend 2,6 milliards d’euros de prêts de la Banque européenne d’investissement, 3 milliards d’euros de prêts du gouvernement français répartis sur quatre ans, 1,5 milliard de dollars du Fonds arabe pour le développement économique et social et 1,25 milliard de dollars du gouvernement Qatarien.